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Être Contemporain

La manière de Claude Como ou l'effigie de la Peinture


Claude Como crée son propre registre d'identités. Elle peint des portraits sur des formats figure, unit le corps et l'esprit dans

la tension d'une tête.

Étirées, poussées par la grâce des lignes et celle de la création, les figures s'élancent et s'affinent à l'extrême, s'échappent

des torsions et émergent des aplats colorés.

Les bouts de chair, joues, nez, cou, oreilles, deviennent des parties souveraines, des kystes qui enflent et bouleversent

la représentation.

Le cou n'est pas le simple support d'une tête mais la poursuite du corps: morceau de peinture et de chair qui s'échappe de

la colonne vertébrale et acquiert sa propre autonomie.

L'oreille ressemble à un nez, le nez à un sexe, la gorge à un bas ventre, l'homme à une femme.

Les visages semblent absorber les couleurs et ne supporter aucune matière inutile.

La peau est à la fois morte et vivante, exsangue et dénuée de toute trace anecdotique. Le manque devient nécessité. 

Claude Como est dans l'épurement, elle efface ou travaille par petites touches légères, elle cisèle la peinture.

Entre silence et béance, ces figures inquiétantes et déroutantes délivrent au-delà du portrait, le vrai visage de la Peinture.


Cécile MARIE Docteure en philosophie, critique d’art, professeur à l'INSEAMM Marseille

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